Lieu : Quartier de Fives à Lille (59)

Calendrier : Concours 2021

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Lille

Budget : 1,89 M€ HT

Surface : 1 100 m² SHAB

Equipe maîtrise d’oeuvre : Studio 1984

BECQUART (économie-fluides-thermique-HQE)

EVP Ingénierie (structure)

ARWYTEC (cuisine)

Images :  Vinkvisuals

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Parti architectural

Le projet prend pour point de départ les fortes qualités spatiales, architecturales et patrimoniales de l’école Antoine Brasseur. Ainsi, une certaine discrétion est recherchée dans l’implantation et la volumétrie des extensions tandis que le bâti existant est mis en valeur par la restitution des fenêtres en bois toute hauteur.

Dans les salles de classe, les hauteurs sous plafonds importantes font l’objet d’un travail précis de faux plafond, maximisant les apports lumineux et la ventilation naturelle des grandes baies verticales tout en reconstituant une échelle adaptée aux jeunes enfants. Leur dessin souple et dynamique anime les espaces pédagogiques et module les apports lumineux.

Le restaurant scolaire prend place dans la cour de la maison du directeur en lien direct avec l’espace public. Malgré sa hauteur sous plafond généreuse de 3.75 m, il est quasiment imperceptible depuis la  rue des Noirs et n’impacte pas les façades du bâtiment existant. Un dispositif de retrait vis-à-vis des murs périphériques permet à un grand lanterneau central d’apporter de la lumière naturelle au cœur de la salle tout en minimisant son impact sur les existants. Ces différences de hauteur sous-plafonds qualifient les ambiances intérieures, conférant une échelle domestique aux espaces de restauration. Une cour plantée non accessible aux enfants donnant accès à la chaufferie offre un dégagement visuel apaisant vers une végétation luxuriante. La salle de restauration présente une forme simple et lisible, libéré de la totalité des équipements de cuisine et de service contenus dans le rez-de-chaussée de l’ancienne maison du directeur.

L’implantation de l’espace BCD adopte la même logique. Relativement bas sur sa périphérie, son volume se déploie sous un lanterneau central qui l’éclaire généreusement. Ce travail sur la volumétrie ménage une ambiance très domestique aux deux jardins en pleine terre créés de part et d’autre de l’édifice.

Non accessibles, légèrement surélevés, ils accueillent une végétation préservée support de biodiversité urbaine. Ils offrent un horizon contemplatif enserrant l’espace de lecture, un jardin en mouvement, mis à distance des usages quotidiens mais participant pleinement à la vie de l’équipement.

 

Cette présence de la nature au cœur de l’école, bénéficie aussi au couloir d’accès principal qui distribue tous les espaces majeurs, ainsi qu’aux deux dortoirs créés en extension. L’ensemble se présente comme une succession de deux cloîtres protégeant ces jardins et la vie qu’ils accueillent.

L’aménagement de la cour principale est également pensé pour conforter la présence de la nature en ville. Le traitement de la différence avec la rue est alors le prétexte à la mise en place d’un talus végétalisé intensément planté. Véritable filtre entre la cour et la rue, il organise une interface apaisée avec l’espace urbain. Le traitement du sol obéit aussi à cet objectif de renaturation. Les troncs des platanes majestueux sont largement libérés de l’espace minéral afin de bénéficier au maximum de

l’infiltration des eaux pluviales. La présence de ces arbres étant un élément essentiel de la lutte contre le phénomène d’îlot de chaleur, le traitement de leurs abords fait l’objet d’un soin particulier. Ainsi au- delà d’un périmètre végétalisé autour des troncs, le revêtement environnant, constitué de briques de récupération dont les joints sont enherbés, est largement infiltrant. Plus généralement, les surfaces imperméables sont réduites au minimum, au profit de revêtements perméables et d’espaces de pleine terre végétalisée, supports de découvertes et d’usages diversifiés.

La volonté de réduire l’impact de l’équipement sur l’environnement guide également le choix des modes constructifs. Donnant à lire clairement la distinction entre l’édifice patrimonial et ses greffes contemporaines, l’intégralité des nouveaux volumes sont construits en structure bois, isolés avec des fibres végétales. Bien sûr ce choix répond à des impératifs d’accès au chantier, de nuisance et de rapidité de mise en œuvre, mais au-delà il projette l’équipement dans un imaginaire nouveau. La forte présence du bois tranche avec la rigueur de la brique et installe un dialogue entre l’ancien et le nouveau, symbole d’une écologie en acte.

 

Organisation générale

On accède à l’école maternelle depuis la rue des Noirs par un parvis redimensionné qui accueille parents et enfants dans un espace convivial. Dès l’entrée, la présence végétale est marquante. Elle invite à entrer autant qu’elle met à distance visuellement l’espace de jeux des enfants. Les écoliers gravissent ensuite les quelques marches qui les séparent de la cour ou empruntent la courbe souple qui accompagne la rampe d’accès, qui, s’intégrant à la topographie générale du sol, échappe au caractère parfois stigmatisant de ce type de dispositif à destination des personnes en situation de handicap.

De la cour largement végétalisée, l’entrée historique conservée dans l’école est facilement identifiable. Elle conduit à un hall lumineux et généreux qui amorce un système distributif clair. La nouvelle galerie de distribution en extension en constitue l’épine dorsale donnant aux déplacements dans l’établissement le caractère d’une évidence. Longeant cet axe traversant nord/sud on est guidés par la lumière naturelle et la présence végétale des deux patios contemplatifs. C’est un espace de transition entre la cour et la classe, on y enlève son manteau et se prépare à un moment plus calme de la journée.

Dans cette optique de progression entre une certaine agitation et des moments de repos, chacune des classes possède son dortoir attenant, au calme et à distance de l’animation des circulations. Les sanitaires enfants et adultes sont judicieusement répartis pour limiter les déplacements en cours de journée. Au cœur de l’école, l’espace de lecture joue un rôle de rotule entre les différents espaces pédagogiques mettant la culture au centre du projet éducatif. Une réserve permet de conserver libre la totalité de l’espace de lecture.

En retrait, les locaux du personnel prennent place dans un niveau d’entre-sol installé au-dessus des sanitaires du hall et de l’espace de sommeil d’une salle de classe. Par un second jour, on y observe le hall d’entrée et on a vue sur le jardin. En relation étroite avec le bureau de la direction, ils possèdent un fonctionnement indépendant et jouissent de vues dégagées vers les toitures végétalisées.

Le restaurant est accessible depuis la circulation centrale de l’école maternelle mais il peut également fonctionner de manière indépendante. A partir de la rue des Noirs, une séquence d’entrée sous préau accueille les élèves de l’école élémentaire. Ils découvrent alors une salle de restaurant baignée de soleil, et sont naturellement attirés par le self qui leur fait face. Toutes les fonctions techniques étant accueillies dans le rez-de-chaussée du bâtiment existant, l’espace est fluide et reposant. Les livraisons n’y sont pas ressenties, elles ont lieu rue Porret où elles ne croisent pas le flux des écoliers.

 

Qualités environnementales

 La configuration spatiale projetée est aussi le résultat d’une recherche approfondie sur le fonctionnement bioclimatique et les qualités d’ambiance lumineuse de l’extension de l’école. Dotés de larges parties vitrées, les nouveaux locaux bénéficient d’un maximum d’apport solaire, captant ainsi de manière passive une grande quantité d’énergie, les besoins en chauffage sont réduits. Les espaces de vie sont largement ensoleillés et protégés par des brise-soleil orientables. Afin de minimiser les consommations électriques, les circulations bénéficient toutes d’un éclairage naturel très généreux. L’isolation importante de l’enveloppe existante par l’intérieur avec des matériaux biosourcés fera l’objet d’une attention particulière. Combiné avec la mise en œuvre de menuiseries bois très performantes, le bâtiment présentera des consommations considérablement réduites. La restitution des fenêtres toute hauteur favorisera un fonctionnement de la ventilation naturelle par tirage thermique et apportera une lumière naturelle généreuse dans les salles de classe. C’est d’ailleurs ce fonctionnement passif qui explique leur dimension hors- norme, conçues à une époque où les systèmes d’éclairage et de ventilation artificielle étaient peu développés. Le défi climatique nous dicte aujourd’hui de reconsidérer ces stratégies.

Le choix de chaque matériau et revêtement en contact avec l’air intérieur sera conditionné au taux d’émission de Composés Organiques Volatiles et de Formaldéhyde qu’il contient. Ainsi, nous ne tolérerons que des matériaux de classe A ou A+ pour garantir une qualité d’air intérieur optimale. En parallèle, les types de revêtements intérieurs devront être cohérents avec la nature de chaque local et faciliter leur entretien.

Ponctuellement, le renouvellement d’air, via des Centrales de Traitement d’Air fonctionnant en double-flux, viendra quant à lui filtrer et préchauffer l’air neuf avant qu’il ne soit soufflé dans les pièces.

La conception des structures en bois local provenant de filières durables, s’inscrit également dans une démarche écologique pragmatique. Afin d’éviter une réaction disgracieuse aux UV et aux intempéries, les montants de bois sont protégés par imprégnation d’une huile de lin naturelle avec saturateur type « Rubio Monocoat » qui se fixe rapidement aux premiers microns du bois grâce à sa réaction moléculaire avec la cellulose. Posé en une seule couche, garanti à 0% de composants organiques volatiles, ce procédé ne nécessite pas –contrairement aux vernis et lasures – d’entretien ni de ponçage. Il garantit la pérennité et le maintien de l’aspect des façades à long terme.

De même que pour les espaces intérieurs, la stratégie concernant les espaces extérieurs tient à suivre au mieux une démarche écoresponsable. Ainsi, le projet s’appuie sur le patrimoine végétal existant pour enrichir une écologie urbaine en développement. Tous les sujets présents sont conservés et mis en valeur, deux nouveaux arbres sont plantés.

Pour traiter la question de la gestion de l’eau sur la parcelle, le projet de réhabilitation propose une approche environnementale vertueuse, attentive au fonctionnement naturel des sols et du cycle de l’eau. Ainsi, les espaces libres sont en grande majorité laissés perméables. Les eaux pluviales sont majoritairement traitées sur la parcelle. Les espaces végétalisés sont traités comme des écosystèmes riches et variés qui favorisent la biodiversité en milieu urbain. Les toitures végétalisées confèrent à l’ensemble une bonne inertie et minimisent l’imperméabilisation de la parcelle.