Lieu : Rue Beaunier, Paris (75014)

Calendrier : Concours 2022

Maîtrise d’ouvrage : CCAS de la Ville de Paris

Budget : 7,1 M€ HT

Surface : 2 100 m²

Equipe maîtrise d’oeuvre : Studio 1984 (mandataire)

Fabrice BOUGON (économie)

EMENDA (fluides-thermique-HQE)

TISCO Ingénierie (structure)

FORR (paysage)

STUDIS (cuisine collective)

Images : jeudi.wang

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
Previous
Next

La sobriété architecturale du projet articule l’identité faubourienne de la rue Beaunier et l’expression rationaliste du bâtiment réhabilité.

L’écriture des façades est pensée comme un trait d’union entre les différentes échelles et périodes du bâti environnant. Une composition ample, généreuse et régulière dialogue avec la rigueur des percements des bâtiments voisins. La minéralité et la pesanteur affirmée de l’immeuble lui  confèrent un caractère résolument urbain confortant la géométrie à l’angle des deux rues. Afin de clarifier le statut de l’espace, le pignon est donc reconstruit en limite de propriété définissant une figure de proue caractéristique des carrefours parisiens et manifestant la présence urbaine de l’équipement par un rez-de-chaussée largement ouvert. La légère saillie à l’angle marque l’entrée dans le bâtiment et oriente clairement le volume vers la dilatation spatiale au croisement des rues. Offrant un espace abrité et convivial, ce dispositif donne à lire l’accès principal comme une évidence.

Un travail minutieux sur la teinte de l’enduit et l’aspect du béton des bandeaux sophistique l’image de l’édifice. Au rez-de-chaussée et marquant chaque niveau, des panneaux en béton préfabriqué offrent à la façade une grande pérennité. Ces éléments en terrazzo sont issus du réemploi des dalles fines de travertin aujourd’hui agrafées à la façade et de ciment blanc. Positionnés en fond de coffrage, ils sont ensuite finement poncés pour obtenir une surface lisse et composée. Cette recherche sur le réemploi de la matière minérale récupérée est déclinée dans les revêtements intérieurs du projet. L’approche technico-économique et notamment la performance thermique attendue conduisent à proposer une isolation thermique par l’extérieur d’une épaisseur de 20 cm. Afin de limiter la saillie en façade conformément au PLU, le système d’un enduit sur isolant est privilégié. L’usage de la laine de bois protégée par un enduit traditionnel à la chaux offre à l’intervention un bon bilan carbone et une finition noble. Les corniches et les bandeaux éloignent l’eau de ruissellement de la façade évitant tout effet de «moustache» ou de coulure. La teinte de l’enduit, soigneusement étudiée reprend celle du travertin créant un effet de négatif en contraste du béton blanc du terrazzo et de ses insertions en pierre de réemploi.

Le projet présente une mixité fonctionnelle source d’une forte animation urbaine. On est naturellement invité à entrer dans l’équipement au travers d’un sas dans le hall d’entrée duquel on perçoit déjà la salle de restaurant. Le contrôle d’accès s’exerce naturellement depuis la loge qui s’ouvre sur l’espace public, celui du sas et du hall d’entrée. Stratégiquement positionné, le bureau de la direction est au coeur de la vie de l’établissement. Le salon de coiffure s’installe comme un véritable commerce dans un double rapport à la rue et au hall. Au fond, les espaces dédiés au personnel sont clairement identifiés sans confusion possible avec l’équipement ouvert au public. La géométrie de la salle à manger, retournée le long de la façade sur rue, offre un éclairage naturel généreux. Cette configuration moins en profondeur, bénéficiant d’un grand linéaire de façade vitrée permet de s’affranchir de l’éclairage zénithal et de profiter pleinement de la terrasse publique en R+1.

Le hall conduit ensuite à une circulation verticale publique différenciée vers le salon club bibliothèque installé à l’étage supérieur dans un rapport privilégié avec la nouvelle terrasse végétalisée. Dans l’ascenseur, un système de contrôle ne permet l’accès qu’au R+1 côté terrasse aux visiteurs non munis de badge résident. On y découvre un espace lumineux et calme, mis à distance de l’effervescence de la ville par la terrasse accessible au public. Un filtre végétal préserve l’intimité des logements des activités sportives qui y prennent place.

L’adaptation de la structure existante et de son système de refends porteurs à l’aménagement de logements plus vastes représente une contrainte forte du projet. Pour limiter l’impact carbone de l’opération et le coût de travaux, le choix du maintien de ces voiles oriente l’organisation du plan des logements vers la fusion de trois logements existants en deux logements plus confortables. Le logement ainsi supprimé accueille les pièces humides des deux logements de part et d’autre. Ce systématisme permet de n’intervenir sur la structure que par la création de linteaux ponctuels créant des cuisines séparées de l’espace de vie et éclairées naturellement. Cette disposition projette ces logements dans une perception d’un habitat plus classique où les différentes fonctions sont identifiées par des espaces différenciés. Ainsi, on pourra installer un rideau entre les deux pièces permettant par exemple aux visiteurs de s’isoler ponctuellement lors des soins.

La création en extension sur la limite de propriété et en encorbellement sur l’espace public de surfaces supplémentaires offre à tous les logements des dimensions généreuses et un plan optimisé. Enfin le percement en façade de baies supplémentaires rééquilibre le rapport entre surface habitable et ouverture vers l’extérieur, au service de la qualité de vie.

Le dernier niveau est organisé en deux zones clairement différenciées. On accède aux logements du personnel au sud, par l’ascenseur et par l’escalier, grâce à un badge spécifique qui en contrôle l’accès. Les logements bénéficient d’une vue sur la nouvelle terrasse végétalisée et d’une orientation optimale. Le logement du directeur dispose d’une vaste terrasse privative idéalement ensoleillée. Au nord, le niveau du sol est rehaussé pour aménager l’accès de plain-pied à la terrasse thérapeutique. Ouverte aux résidents elle est largement végétalisée et aménage des filtres avec les chambres des logements. Le palier surélevé dessert également la salle de soin dans une situation privilégiée. Sa hauteur sous plafond est augmentée par une trémie dans le volume de l’édicule de toiture apportant un espace généreux et un éclairage zénithal abondant.

La mixité programmatique sur ce site permet d’interpréter les caractéristiques de chaque programme pour proposer un ensemble cohérent dans un processus de covalorisation où chacun participe à la fabrication d’un vrai morceau de ville. Mais si les différents programmes s’inscrivent dans une dynamique de complémentarité, les interfaces et imbrications sont cependant limitées au minimum entre l’équipement, les espaces du personnel, les logements des résidents et ceux du personnel pour faciliter la cohabitation des usages et la gestion.

L’exemplarité environnementale de cette opération s’appuie sur plusieurs stratégies complémentaires. En premier lieu la minimisation des reprises structurelles par le maintien des voiles séparatifs porteurs représente une économie de carbone considérable. Ensuite l’isolation bio-sourcée par l’extérieur réalisée en laine de bois et enduit chaux offre un bilan carbone très favorable et une performance thermique optimale en assurant la continuité de l’enveloppe isolante. La démarche de réemploi sera également développée au maximum. Le réemploi du travertin par la création de terrazzo en façade et pour les aménagements intérieurs valorise un matériau noble. Mais ce travail sera poussé très loin pour évaluer le potentiel de tous les matériaux présents tels les corps de chauffe qui seront sablés et repeints ou les éléments de cuisine. Par ailleurs les installations techniques et les appareillages seront scrupuleusement choisis en fonction de leur performance énergétique. Enfin la végétalisation massive des terrasses participera à la lutte contre le phénomène d’ilots de chaleur. Une attention particulière à la rationalisation des gaines de ventilation dévoyées en sous-face du plafond du R+5 évite la présence de trainasse en toiture inaccessible au R+6 et permet sa végétalisation intensive favorisant la biodiversité.